Une éclaircie.
Je tenais à remercier toutes celles qui ont participé aux commentaires de mon billet d'hier matin. Ce fut un bonheur pour moi de poursuivre ma réflexion grâce à vos différents points de vue très pertinents.
Il y a mille raisons pour lesquelles nous mangeons sans faim (et sans fin). Ce peut être pour combler une émotion : on mange pour calmer sa colère ou sa frustration. Ce peut être par ennui, pour remplir un vide ou se couper des autres.
Ce peut être aussi pour se protéger, notre corps devient notre bouclier, notre armure, pour se sentir plus forte, pour s’imposer physiquement, nous nous cachons derrière une carrure rassurante.
Ce peut être aussi par habitude : nous aimons bien notre grignotage de 18h en préparant le repas ou celui de 22h devant la télé alors que nous savons bien que nous n’avons plus faim.
Oui, il y a mille raisons de manger sans faim et de ne pas parvenir à nous arrêter à satiété.
Lorsque j’ai entamé ma thérapie, ma psy a mis le doigt sur une partie de moi qui criait au secours mais que je refusais d’écouter. J’étouffais les hurlements qui venaient du fond de moi en me remplissant le gosier de bouffe.
Ces appels provenaient de mon enfant intérieur (c’est un concept que j’ai eu beaucoup de mal à intégrer jusqu’à ce qu’elle me fasse visualiser celle que j’étais enfant). Ce « moi » enfant avait souffert de carences affectives et surtout d’explications : pourquoi n’étais-je pas aimée autant que ma sœur ? Qu’avais-je de différent?
En lisant vos commentaires, deux très belles choses me sont apparues : ce besoin d’amour que je ressens et qui me manque cruellement, je peux commencer par ME le donner. Quel plus beau cadeau que de s’offrir soi-même ce dont on manque ?
M’aimer me mènera peut-être un jour à oser demander à mon homme de m’aimer à son tour, de m’aimer comme j’aimerai qu’il m’aime.
La 2e chose, c’est que la solitude, ça s’apprivoise. Lillyrose a dit une chose très juste : on naît seul, on meurt seul. Cela m’a parut effroyable sur le coup mais en y réfléchissant bien, je me suis dit qu’il était aussi important d’apprendre à avancer seule pour ensuite permettre à ceux qui nous entourent de nous guider.
La solitude me fait très peur. Dès que je me sens seule, je ressens ce besoin irrépressible de manger comme pour me tenir compagnie (et accessoirement calmer les angoisses que la solitude éveille en moi).
Et oui, il est plus facile de combler un vide en s’illusionnant plutôt qu’en admettant que vide il y a et que l’on doit l’accepter car la vie n’est pas faite que de bons moments.
Non, tout ne vient pas de l’enfance. Il est bien évident que mes propos ne sont pas de culpabiliser les mamans (dont je fais partie) et les papas mais pour ma part, une grande partie de ma souffrance vient de mon vécu enfant et ça, je ne peux pas le réfuter ou se serait me fermer à une possibilité de guérison.
C’est en daignant entendre enfin les appels de mon « enfant », que j’ai compris tant de choses sur moi. La petite fille que j’étais a souffert et l’adulte que je suis devenue porte encore toute cette souffrance sur ses épaules et je sais que je peux enfin déposer ce fardeau. Il faut juste que je m’en donne le droit.
Cette petite fille, je peux aujourd’hui la prendre par la main, la rassurer et lui donner tout l’amour dont elle a cruellement manqué.
Et aucune nourriture ne remplacera jamais l’amour et l’attention d’une mère ou d’un adulte protecteur.
Mais mon billet d’hier était surtout basé sur le fait que l’on peut combler un sentiment de vide en soi autrement que par de la nourriture « terrestre » car il peut s’agir d’un besoin de nourriture « intellectuelle».
Je trouve cette idée merveille car elle signifie que l'on est maître de son destin et donc qu'il n'y a pas de fatalité.
Et merci aux hellocotonneuses qui m'ont écrit des comms fort sympathiques.