Une femme accomplie.
Il y a les femmes admirables, ces wonder-mamans qui cuisinent comme des chefs des petits plats raffinés aussi beaux que bons, qui tiennent leur intérieur avec talent, ont un goût très sûr, possèdent ce pouvoir magique d’allier élégance et efficacité et puis…
Il y a... moi !
La femme qui cherche encore où elle a bien pu planquer ses talents culinaires, son sens de l’organisation et a bien tenté le jeté de magazine sur la table basse pour un rendu aussi chouette que dans « Maisons et décorations » mais n’a réussi qu’à donner un aspect bordélique et mal entretenu à son intérieur (bref ! raté, une fois de plus… Oh ne vous inquiétez pas pour moi, je ne suis pas à un échec près.)
J'ai bien tenté d'être parfaite. J'ai, malgré mes gros loupés, poursuivi mes essais culinaires (bon, quand ton mari ramène une pizza à la maison et que tes mômes, qui croyaient devoir se farcir ton hachis hurlent de joie, c'est qu'il est peut-être temps de ranger ton tablier et t'avouer vaincue : cuisinière tu n'es pas, cuisinière, tu ne seras jamais! Prends ça dans les dents!*)
Et ma dernière tentative en date pour briller au prochain concours de la meilleure des maman-Cyril Lignac-fée du logis-fée tout de mes 10 doigts-, est en passe de virer à la catastrophe.
Oui, pour je ne sais quelle obscure raison, figurez-vous que j'ai décidé, la semaine dernière, de me mettre au tricot.
Ça m'a pris comme une envie de (pisser) me surpasser dans un domaine dans lequel j'excelle par mon incompétence (j’aime me lancer des challenges ! ça met du Waouh dans ma vie !)
Et comme je ne fais jamais rien sans mettre toutes les chances de mon côté, je me suis équipée comme il se doit (avec le vain espoir que d'avoir du bon matériel pourrait faire pencher la balance du côté de la réussite. I’m a looser, but I have a dream !).
Je suis donc allée m'acheter des aiguilles et quelques pelotes de laine (alors, oui, je ne t'ai pas encore parlé de ma fâcheuse tendance à l’indécision ! Hum ! Le rouge ou le noir ? Le vert ou le violet ? L’orange ou le bleu ?) et suis repartie avec… 12 pelotes de laine.
En même temps, la vendeuse m’a convaincue que le tricot était le meilleur des anti-stress ! L’était une bonne vendeuse et me suis sentie très stressée tout à coup.
Retour à la maison et…soupir de mon homme, désabusé qu’il était , de ma persévérance dans ce qui serait, à coup sûr, un futur échec !
Pff ! Petit joueur… C’est pas beau de jalouser la persévérance des gens plein de bonne volonté !
Bref, je me suis donc, un soir, installée dans le canapé avec mes 14 pelotes (oui, en recomptant, je me suis rendue compte qu'il y en avait 14 et non 12 comme j'avais pu le faire croire à mon homme. Mouahah ! On n’est pas à 2 pelotes près !) et mes 2 aiguilles (de gros calibre, histoire que mon tricot monte plus vite).
En sachant que la dernière fois que j'avais tricoté, je devais avoir 12 ans à tout casser, j'ai cru un instant qu'il allait me falloir un petit coup de main pour débuter ! Et bien non ! Sachez-le :
Le tricot, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas !
Et me voilà en train de monter mes 130 mailles (alors oui, là aussi, nouvelle embrouille. Comme je n'avais qu'une vague idée de ce que je voulais faire, j'ai opté pour un carré. C'est bien connu, on a toujours besoin d'un carré).
Mais je dois avouer que j'ai un peu (trop) vite regretté mon ambitieux projet car 130 mailles, faut se les farcir (rhaa ! J'aurais dû opter pour une écharpe de 45 mailles!). C'est toujours le problème avec moi, je mets la barre trop haute et ma volonté s'étiole au fil des minutes qui passent laborieusement. Mais j’ai trop de fierté pour renoncer !
Et le pire, au deuxième rang (oui, le 2e, pas le 50e, ni même le 10e, non le 2e seulement), je me suis retrouvée avec plein de croix (qu'est-ce que c'est que ce bordel ???? Faut dire que d'avoir choisi de la laine avec des poils pour une remise en jambe –en doigt, plutôt, non ? ça ne se dit pas ? Ah OK ! Autant pour moi !-, ça n'était pas ma meilleure idée) toujours est-il que je me suis retrouvée dans ma 3e rangée avec 138 mailles !
Bordel ! J'ai 8 mailles qui s'étaient invitées à la fête ! Mais comme je ne suis pas très regardante sur la qualité de mon travail manuel (j'ai dû faire une croix –mouahaha! Une croix!- il y a bien longtemps sur mon perfectionnisme en matière de talent créatif), j'ai poursuivi vaille que vaille.
Mais, c'est avec regret que j'ai dû, (la mort dans l’âme) remiser mon tricot au bout du 5e rang. Pas par dégoût, ni par perte d'intérêt... mais parce que figurez-vous que je me suis tapée des crampes aux doigts !
Des putains de crampes aux doigts ! T’y crois toi à un truc pareil ???
Mon dieu ! Que c’était douloureux (rien que de taper sur mon clavier, je sens la douleur revenir), je n'en pouvais plus !
Conclusion de l'histoire : Quel est le crétin qui a dit que le tricot ça n'était pas du sport ?
* Je vous rassure de suite, rien à voir avec mon rêve d’hier.
Photo by AquaFerret (deviantart)