N'ayez pas peur de nos enfants.
S’il y a bien un truc qui m’agace, c’est cette idée qu’il faille que tous les enfants entrent dans un beau moule bien carré sans dépasser d’un petit doigt.
Notre société souhaiterait une rangée de clones sans défaut.
Dès qu’un enfant s’agite un peu, on devrait le punir. S’il a le malheur de piquer une colère, on devrait lui mettre une bonne fessée après une leçon de moral et bien culpabiliser les parents parce qu’ils ne savent pas tenir leur gosse.
Mais sachez, mesdames et messieurs (tous ceux qui un jour vont vous montrer du doigt parce que votre enfant pleurera à la caisse d’une grande surface, s’agitera sur sa chaise d’école, ne respectera pas les limites du jeu…) que les enfants ne sont pas des créatures robotisées sur lesquels on appuie sur le bouton OFF pour avoir le silence.
Les enfants ont le droit de vivre leur insouciance, de râler (les adultes ne s’en privent pas, eux), de faire savoir leur mécontentement, de s’exprimer, de désirer.
C’est à nous, parent, à guider notre enfant dans ce qui est acceptable ou non mais par pitié, cessez de vouloir les lobotomiser et de faire de notre jeunesse de futurs adultes sans âme et sans caractère. Des suiveurs et des êtres malheureux.
Aujourd'hui, on réprime toute différence. Il n'y a plus de place pour l'expression, il faut bien sagement rentrer dans une case prédéfinie et ne surtout pas vouloir en sortir.
Je terminerai par les mots rassurants de mon pédiatre qui me disait toujours : « Acceptons de nos enfants, ce que nous accepterions d’un adulte. Pourquoi devrions-nous réprimer leurs colères alors que l’on se les permet nous-même ? »
Il me disait aussi : « Lorsque votre enfant pique une crise parce qu’il veut quelque chose, expliquez-lui calmement pourquoi vous ne cédez pas et ajoutez : Tu as le droit d’être en colère, déçu, jaloux… je le serais aussi peut-être à ta place mais ça ne changera rien à ma décision ».
C’est assez miraculeux.
La communication, c’est le plus important.
J’aime mes enfants, ils m’ont souvent fait dresser les cheveux sur la tête, ils n’ont pas toujours bon caractère mais si je me regarde avec honnêteté, je ne suis pas meilleure, seulement, moi, j’ai le pouvoir.
J’ai le pouvoir de m’acheter quelque chose sur le champ si je le désire terriblement, j’ai le pouvoir de répondre si je me sens agressée, j’ai le pouvoir d’accepter ou de refuser. Oui, j’ai le choix parce que je suis un adulte.
Aimons nos enfants, quelque soit leur différence. C’est aussi elle qui fait que notre monde est intéressant et ne ressemble pas à un troupeau de gens résignés.
Vive la liberté, vive la différence!
PS : surtout qu’il n’y ait pas d’amalgame, je parle des petits enfants et je ne cautionne en aucun cas les agissements de certains ados ou jeunes adultes qui ne respectent pas les lois de notre société. Laissez les enfants s'exprimer ne veut pas dire ne plus les éduquer, ni leur inculquer les bonnes manières, leurs droits et leurs devoirs mais seulement les laisser s'affirmer et grandir sans répression perpétuelle.