L'éloge du corps.
J'ai remarqué à quel point j'avais perdu une certaine forme de responsabilité envers moi.
Je l'ai souvent dit sur ce blog : nous sommes responsables de notre vie, de chacun de nos actes (que nous assumons ou non) et donc nous avons aussi une responsabilité envers notre corps.
Ma thérapeute m’a dit qu’il y avait plusieurs façons d’envisager son corps (je schématise) :
-On peut le voir comme une simple enveloppe charnelle. Une sorte de façade.
-On peut aussi l’imaginer comme une belle machine, avec tous ces organes qui agissent en permanence pour notre bien.
-On peut aussi le voir comme un outil de performance (ou de beauté).
-Ou comme un moyen de transport. Il nous permet de nous déplacer d’un point A à un point B.
Elle m’expliquait que chaque personne qui avait une vision unique de son corps (et ne le voyait pas dans son intégralité) souffrait. Parce que le corps, c’est tout à la fois : une belle machine dont il faut prendre soin, que l’on doit entretenir pour qu’elle fonctionne correctement, le plus longtemps possible. Mais aussi un moyen de transport…
Elle m’a conseillée de renouer des liens avec mon corps, de l’aimer à sa juste valeur (il travaille énormément pour nous, rendons-lui un peu de ce qu’il nous offre gracieusement chaque jour alors même qu’on le maltraite très souvent) et surtout d’en être enfin responsable.
Je l’ai abandonné sur le bord de la route comme une vieille chaussette, je lui ai fait subir ce que jamais je n’aurais osé faire subir à quiconque.
Pourquoi ce désamour ?
Je me souviens l’avoir aimé plus jeune, et là, parce qu’il m’a offert un moyen de surmonter les difficultés de la vie en dressant un rempart entre elles et moi, je l’abandonne ?!
C’est pourtant lui qui m’accompagne chaque jour, c’est donc à lui que je devrais penser en premier.
Je ne peux plus l’ignorer indéfiniment, je ne peux plus rester fâcher avec lui, ce serait terriblement injuste.
Je reprends possession de mon corps, je lui accorde l’attention nécessaire et j’apprends à l’aimer comme on aime de façon inconditionnelle un vieux compagnon de route, à qui on n’aurait jamais osé faire subir un tiers de ce que nous nous sommes nous mêmes infligés.
Reprendre possession, cela passe par :
-Le respect. Je respecte son rythme, ses besoins, sans le surcharger en mangeant avec excès.
-La considération. Je cesse de le maltraiter, je suis indulgente, bienveillante envers lui.
-L’amour. Je l’aime et je lui prouve.
Donneriez-vous ce qu’attend de vous une personne qui se comporterait comme une mégère avec vous ? Non !
Osons le sublimer, le cajoler, le mettre en avant!
Photo by Mustafakucuk (Deviantart)