La balance, notre ennemie.
Lors de ma première consultation avec mon diet, nous avons bien évidemment parlé de… je vous le donne en mille : la balance !
J’étais dans une période où je ne me pesais plus, il m’a donc été facile de me vanter de ne plus me peser… seulement, ça n’était pas si simple que ça…
J’ai réalisé que j’avais trop souvent tendance à ne plus me peser quand je sentais que je ne maîtrisais plus rien, une façon de me voiler la face, de fermer les yeux sur mes excès, comme si le fait de ne pas voir mon poids augmenter sur la balance, rendrait la hausse inexistante.
Bref ! Je n’étais pas très claire dans mon rapport à la balance.
Alors autant vous dire : mon diet est contre l’idée de se peser pour une raison très simple.
On ne se résume pas à un chiffre comme on ne se résume pas à un poids.
Nous sommes faits de chair et de sang, de sentiments et d’émotion. Nous avons tous une histoire unique, un vécu, nous sommes des individus à part entière et se résumer à un chiffre est extrêmement réducteur.
Il a fait le parallèle avec une personne atteinte d’un cancer. Cette personne n’est pas un cancer, on ne la définit pas comme telle. Non, c’est une personne qui souffre d’une maladie mais elle n’est pas LA maladie.
Et puis, se peser fausse complètement notre rapport à soi. C’est très souvent notre pesée qui va dicter notre façon de nous nourrir dans une journée. Même si on refuse de l’admettre en prétextant que non, que l’on est tout à fait capable de faire la part des choses… inconsciemment, le chiffre que l’on aura vu le matin sur la balance va faire germer une petite graine dans notre esprit qui va grandir au fil des heures plus exploser en apothéose dans la soirée ! Et on aura beau croire que nous sommes maître de notre ressenti, ce sera faux.
J’ai en fait l’expérience (tentez vous aussi, de votre côté, vous verrez, c’est flagrant). Dernièrement, je suis montée sur la balance et j’ai vu que j’avais repris quelques kilos (ce dont je me doutais bien). J’ai pris note de mon ressenti tout au long de la journée (c’est important de noter tout ce qui se passe en vous de façon détachée, un peu comme un détective qui enquête, ne vous censurez surtout pas. Il n’est pas question d’être gentille ou compatissante mais juste et objective.)
Et le soir, j’ai fait le point sur ce que j’avais écrit : jusqu’au soir, tout va à peu près bien (même si ça commence à se gâter au goûter) et là, une évidence : mon mental entre en jeu !
Je rentre du boulot, j’ai faim… et je me dis : si tu manges maintenant, tu vas cumuler les calories de ton en-cas plus celles du dîner (première ingérence du mental), puis, je prépare à manger et là, 2e ingérence du mental : je décide de me faire un plat moins calorique. Puis, le soir, vers 22h, je sens un petit creux (en fait, j’avais encore faim en sortant de table mais j’ai préféré l’ignorer : 3e ingérence du mental) et là, je décide qu’il est trop tard pour manger et vais plutôt me coucher avec la fameuse phrase dans la tête : « qui dort dîne » ! Et donc dernière ingérence du mental.
Ce qui m’a sauté aux yeux, c’est l’idée que je m’étais faite de ma journée : j’étais parvenue à me persuader que j’avais bien respecté ma faim tout au long de la journée alors qu’à l’évidence, il n’en était rien.
L’exercice se poursuit le lendemain mais là, interdiction de monter sur la balance (en sachant que cette interdiction doit durer plusieurs semaines. C’est important pour qu’on ne se dise pas qu’on se pèsera le lendemain) : 1ère réflexion : il ne me reste qu’à me fier à mes sensations pour savoir comment manger puisque je ne peux pas me fier à mon poids et donc savoir si, par rapport à la veille, j’ai suffisamment ou trop mangé !
Cette première pensée fut une révélation puisque j’étais persuadée, avant d’en prendre conscience, que je ne tenais pas compte de mes pesées et qu’en aucun cas, elles me dictaient leurs lois.
A commencé pour moi une journée très instructive : j’ai dû, à chaque fois que j’avais envie de manger un truc, me relier à mon corps (puisque je ne pouvais plus me fier à un chiffre) pour savoir s’il s’agissait de la faim ou d’une envie.
Je suis parvenue à mettre en avant le poids du mental sur ma façon de manger et ça a suffit à me libérer d’une sacrée charge : je n’ai plus la pression de mincir de suite, j’ai tout mon temps puisque je n’ai plus de jour de pesée ! Plus d’ultimatum ! Quelle liberté !
Je crois que je ne me suis jamais aussi bien écoutée. Je pensais écouter et suivre mes sensations mais je faisais très souvent entrer le mental dans mes prises alimentaires.
Là, c’était : pause avant d’avaler quoique ce soit : écoute du corps, des sensations au creux de mon estomac : oui, j’ai faim. Et là, dégustation pour ne pas louper ma satiété : je suis branchée à mon organisme, c’est une sensation quasi jubilatoire. Mon corps me parle, il sait, je n’ai qu’à l’écouter ! Quel beau duo nous formons tous les deux ! C’est l’union, c’est magique !
Bref ! J’ai adoré !
Faites-en l’expérience et vous verrez, c’est bluffant !
Photo by Scottjamesprebble (Deviant art)